Les personnes dites dépendantes affectives ne peuvent se sentir épanouies qu’avec quelqu’un. Elles sont régulièrement en quête d’affection avec l’appréhension du célibat et de se retrouver seules. Elles se nourrissent de l’amour de l’autre et si celui-ci disparaît, c’est tout leur univers qui s’écroule.
1- Le diagnostic
Les principaux indicateurs qui permettent de constater une dépendance affective (aussi nommée « trouble de personnalité dépendante » selon le DSM-V, le guide de référence américain de psychiatrie) sont :
-Le besoin perpétuel de l’approbation de l’autre
-Une difficulté à la séparation (même d’une durée temporaire)
-Une inaptitude à prendre une décision, seul
-Le besoin systématique de réassurance affective et une difficulté à saisir les indices rassurants envoyés par l’autre (pour faire simple, la personne va ressentir la nécessité d’entendre plusieurs fois « je t’aime » quotidiennement ou a minima par SMS).
-Une disposition à laisser de côté les autres relations (familiales, amicales…etc.)
-La suspicion, la méfiance, la jalousie parfois
-Le chantage affectif est pareillement souvent adopté car la personne manque de confiance en elle. Dans un cas extrême, par exemple, si son conjoint menace de la quitter, elle peut répondre en simulant ou menaçant de mettre fin à ses jours.
-Le besoin d’une relation très fusionnelle : c’est-à-dire « on fait tout conjointement »
-Dans certains cas, le fait d’accepter des choses normalement intolérables dans un couple comme des moqueries, être humiliée, voire des violences verbales et/ou physiques.
Lorsque que la personne n’est pas en couple elle va, généralement, être déstabilisée, c’est-à-dire qu’elle ne va pas être capable de prendre une décision de la vie courante sans l’adhésion d’une tierce personne, par exemple.
De plus, elle va être soucieuse de manière exagérée par la crainte d’être laissée à se débrouiller seule.
Et principalement lorsqu’une relation proche ou intime prend ses distances temporairement ou définitivement, elle va se presser, dans l’urgence, à trouver une autre relation qui puisse combler ses exigences affectives (au risque d’aller vers une « pseudo amitié » ou un « pseudo amour » toxique car choisi dans la hâte).
2- Exemples de méthodes en hypnose thérapeutique
-Couper le cordon : Comme son nom l’indique, il s’agit-là bien d’une représentation mentale que le patient va créer sous hypnose. Cette technique est employée lorsque l’on désire faire le deuil d’une relation par exemple. L’idée est de suggérer qu’un cordon imaginaire est formé entre le patient et son « ex ». Il va donc être mené à couper de lui-même ce cordon mais avant on va lui laisser l’occasion de dire quelques mots par la pensée à cette personne s’il le souhaite. Ensuite, une fois le cordon rompu, cette personne va s’éloigner petit à petit, sans pour autant déclencher une « crise émotionnelle » chez le patient.
-Recadrage hypnotique : Le patient va entrevoir plusieurs solutions, sous hypnose ou pendant anamnèse, et finalement sous hypnose, il ne va en choisir qu’une seule. Cela peut être, par exemple, une suggestion d’un ami ou une amie qu’on n’a pas suivi, ou bien une erreur qu’on a commise en amour et qu’on ne veut pas reproduire ou encore l’exemple d’une personne que l’on connait qui n’a en aucun cas souffert de dépendance amoureuse. Le recadrage hypnotique peut possiblement faire l’objet de deux ou trois séances si l’exercice est bénéfique au patient et lui permet d’avancer.
-Les suggestions post-hypnotiques : Ce sont des phrases qui viennent achever la phase de travail (mais toujours sous hypnose) et qui ont couramment un très fort impact. Par exemple, pour la dépendance affective, ce sera l’occasion pour le thérapeute d’accentuer sur le fait que dorénavant à partir d’ici et maintenant le patient vit et vivra sa vie en toute indépendance. Ou bien, il peut l’amener à se recentrer sur lui-même en mettant sa propre personne au cœur de ses priorités. Par exemple, « désormais, la personne la plus importante pour vous, c’est vous. »).
La majorité des personnes dépendantes affectives parvient à trouver un équilibre dans sa vie au quotidien. Le plus important est d’avoir pu reconnaître ce trouble, qui, rappelons-le, toucherait environ 2% de la population française et aussi bien les femmes que les hommes.
Ensuite, il peut être avisé d’entamer une thérapie, parfois elle pourra être brève comme ce que l’on fait en hypnose, peut-être qu’elle devra être complétée par un suivi avec un psychologue sur du plus long-terme mais cela n’est pas systématique. Dans tous les cas, le patient peut s’attendre à voir des évolutions rapides dans sa façon de percevoir la vie et en particulier la vie de couple.
Gauthier Fara est Maître-Praticien en hypnose ericksonienne et Praticien en psychanalyse, vous pouvez en savoir plus en visitant son site web.