Victime d’une image négative, souvent associée à la consommation de drogue, l’utilisation du chanvre connaît pourtant un vrai boom dans les produits cosmétiques.
Crèmes pour le visage, huiles hydratantes, patches pour les yeux… Le chanvre est devenu l’ingrédient à la mode pour cette industrie.
Riches en oméga-3, en oméga-6 et en protéines, les graines issues de cette variété de cannabis possèdent d’innombrables atouts laissant entrevoir un intéressant potentiel commercial.
Les industriels de ce secteur ont compris que le chanvre représente une opportunité “business” lucrative pour répondre à une demande toujours plus forte des consommatrices pour des produits 100 % naturels (excluant les substances chimiques, potentiellement nocives pour la santé, …).
Les produits cosmétiques à base de chanvre surfent sur cette tendance. Hydratante, apaisante, réparatrice, … l’huile de chanvre, obtenue par pression à froid des graines, semble avoir d’innombrables bienfaits pour notre peau.
Mais cette utilisation des graines issues de cannabis est-elle autorisée par la loi ? La fameuse molécule de CBD (le cannabidiol), régulièrement associée à cette plante, procure-t-elle vraiment, à elle seule, tous les bienfaits ressentis par les produits cosmétiques à base de chanvre ? Ou est-ce juste un argument marketing ?
Le chanvre : une législation française stricte !

Les pratiques autour du cannabis sont très réglementées en France. La loi française autorise la culture et l’utilisation du chanvre à des fins industriels. Seules les graines et les tiges bénéficient de cette autorisation. Enfin, seulement quelques variétés de chanvre peuvent être cultivées. Celles-ci doivent contenir un taux maximum de 0,2 % de THC (le tétrahydrocannabinol).
Pourquoi cet encadrement rigoureux ?
L’objectif est de limiter le développement d’un usage récréatif prohibé tout en permettant la croissance économique des acteurs qui utilisent le chanvre légalement.
Et oui, le chanvre ne sert pas qu’à produire des cosmétiques. Les tiges et les graines sont exploitées dans les industries textiles, alimentaires et du bâtiment.
Les applications sont très nombreuses.
Mais le cannabis est surtout reconnu et apprécié comme une drogue.
Le THC et le CBD sont deux molécules, issues de la fleur et des feuilles d’un plant de cannabis, très controversées :
- le THC est une molécule illégale considérée comme un stupéfiant aux effets psychoactifs (euphorie, sentiment d’ivresse, …) ;
- le CBD est une molécule relaxante, à priori inoffensive, mais très mal réglementée. Ni interdite, ni réellement autorisée, son surnom “le cannabis légal”, résume parfaitement son statut.
Le CBD : quels sont ces effets réels ?

Comme nous l’avons vu, le CBD ne semble pas présenter les mêmes risques que le THC.
Pour autant, son utilisation à des fins thérapeutiques demeure à légitimer. On vous invite à lire notre article sur les effets du cbd.
Le CBD et ses prétendus effets sont l’objet de plusieurs études depuis de nombreuses années. Le CBD semble être une molécule intéressante pour le traitement des inflammations, des rhumatismes (utilisé notamment par les sportifs) et de l’épilepsie.
Mais aucune donnée scientifique démontre formellement un quelconque effet de cette molécule sur la peau.
L’huile de chanvre semble bien avoir des vertus pour notre santé. Toutefois, les études, qui ont souligné cette efficacité, ont essentiellement porté sur le chanvre dans son intégralité. Il existe plus de 100 cannabinoïdes (molécules équivalentes au CBD et au THC) différents. De plus, la teneur et le nombre de ces molécules varient selon le chanvre étudié.
Dans ces conditions, il paraît compliqué d’attribuer tous les bienfaits du chanvre à la seule molécule de CBD. Ces effets réels restent à évaluer.
Le CBD : un argument marketing

Flou juridique, flou sur ses vertus. Le CBD offre une opportunité vite exploitée par les industriels de la cosmétique qui n’hésitent pas à réaliser de magnifiques packagings aux couleurs vertes et à l’effigie de la fameuse plante.
Ces produits cosmétiques profitent pleinement d’un buzz médiatique et d’un attrait des consommateurs pour le cannabis.
En Europe et tout particulièrement en France, la consommation du cannabis, pour un usage récréatif, est très importante, particulièrement chez les jeunes.
Dès lors, on comprend aisément le “vivier de clients potentiels.” Un véritable levier de chiffre d’affaires, actionnable sur de nombreuses années (Il peut exister un phénomène de dépendance chez les consommateurs de cannabis.), semble à portée de main de tous les acteurs industriels qui utilisent le chanvre pour la fabrication de leurs produits (cosmétiques, alimentation, cigarettes électroniques, …).
Présenter la plante de cannabis sur les produits, jouer sur les mots (autant sur les bienfaits réels du CBD que sur les slogans commerciaux) suscitent l’intérêt des consommateurs à la recherche de produits “relaxants.”
Le marché du “bien-être” est gigantesque. Il profite d’une croissance de 5 à 10 % par an depuis de nombreuses années.
L’État rappelle pourtant les règles !
La France reste vigilante pour éviter tout amalgame et toute désinformation du consommateur.
Les produits à base de CBD doivent obéir à certaines dispositions légales. Sauf avis favorable des autorités nationales et européennes compétentes (Exemple : ANSM, …), ces produits ne peuvent pas revendiquer de quelconques effets thérapeutiques.
La promotion de ces produits est également très encadrée. Les industriels, qui utilisent le CBD, doivent veiller à ne pas encourager l’usage de cannabis à des fins récréatives, sous peine de sanctions pénales.
Vous en savez maintenant un peu plus sur les produits cosmétiques revendiquant les bienfaits “stupéfiants” du CBD. Il est très difficile aujourd’hui de démêler le vrai du faux. Si le cannabidiol semble ne pas présenter d’effets secondaires, ces réelles vertus font encore l’objet de nombreuses études. Elles demeurent donc à démontrer.
Si vous êtes comme moi, vous ne verrez plus ces produits cosmétiques sous le même angle. Soyez vigilante ! Au-delà du raccourci marketing, il peut être très difficile de vérifier la traçabilité des ingrédients utilisés pour réaliser des produits à base de cannabis, notamment sur Internet. (Le chanvre utilisé contient-il plus ou moins de 0,2 %?)
N’oubliez pas, le cannabis figure dans la liste des stupéfiants. (La cocaïne y apparaît également.)
Maintenant que vous possédez ces informations, n’hésitez pas à me faire part de vos réflexions sur le sujet en commentaires. Je serais ravie d’avoir vos retours et d’échanger sur l’utilisation du CBD en cosmétique.
Info ou intox : vous venz de lire cet article proposé par lapetiteherboristerie.fr, les secrets qui entourent ces produits cosmétiques “miracles” à base de cannabis !